L’intelligence artificielle : des promesses de productivité encore non tenues

EN BREF

  • Étude de HEC sur la productivité liée à l’IA.
  • Test réalisé sur 130 managers intermédiaires d’un grand cabinet.
  • 73% n’ont pas reconnu l’utilisation de l’IA dans un texte proposé.
  • Minimisation du mérite de l’auteur lorsque l’IA est impliquée.
  • Phénomène de shadow adoption dans les entreprises.
  • Cinq risques majeurs identifiés : qualité, propriété intellectuelle, protection des données, désinformation, sécurité.
  • Appel à la transparence et mise en place de règles claires.
  • Les managers séniors peuvent être des vecteurs d’adoption de l’IA.
  • Risque de fiabilité du travail comme frein à l’utilisation de l’IA.
  • Questions à se poser sur l’usage de l’IA : gagner du temps ou travailler plus vite ?
  • Impact sur le recrutement des jeunes talents et leur préférence pour l’IA.
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Alors que l’intelligence artificielle (IA) s’intègre progressivement dans le monde professionnel, une étude récente de chercheurs de HEC révèle que ses promesses de productivité ne sont pas encore réalisées. À travers l’analyse de tests menés sur des propositions de projets rédigées avec et sans l’aide d’outils d’IA, il apparaît que la reconnaissance de textes générés par ces technologies reste difficile, voire problématique, notamment en termes d’acceptation par les employés.

La difficulté de reconnaissance des textes générés par l’IA

Une étude menée sur 130 managers intermédiaires d’un grand cabinet de conseil démontre qu’il est complexe de discerner un texte produit par l’intelligence artificielle de celui rédigé sans aide technologique. En effet, 73% des répondants ont estimé qu’aucun outil d’IA n’avait été utilisé, alors que 77% ont reconnu l’utilisation d’un logiciel comme ChatGPT dans une situation où ce n’était pas le cas. Ce phénomène met en évidence une vraie difficulté de perception autour des textes générés, ce qui soulève des questions quant à leur intégration dans le quotidien professionnel.

La minimisation du mérite individuel

Un autre constat important de cette étude est que lorsqu’un manager découvre qu’un texte a été produit grâce à l’aide de l’IA, il tend à diminuer le mérite de l’auteur original. Cette découverte conduit à la conclusion que peu d’employés ont des incitations à dévoiler leur utilisation d’outils d’intelligence artificielle. Ce phénomène, connu sous le nom de « shadow adoption », pourrait freiner l’adoption plus large de ces technologies, limitant ainsi les gains de productivité potentiels pour l’ensemble des entreprises.

Les risques liés à l’adoption cachée des outils IA

David Restrepo Amariles, professeur associé à HEC Paris et auteur de l’étude, met en avant les risques associés à cette adoption cachée. Parmi les principaux risques identifiés, on compte le risque pour la qualité des travaux réalisés, celui concernant la propriété intellectuelle, ainsi que des enjeux liés à la protection des données et à la désinformation. En effet, les employés qui exploitent des modèles d’IA sans encadrement adéquat engagent la responsabilité de l’entreprise tout en optimisant leur propre emploi du temps.

Vers une meilleure transparence et des lignes directrices claires

L’étude suggère que les entreprises auraient tout à gagner à adopter une politique plus transparente concernant l’utilisation de l’IA. La définition de règles et de frontières claires serait essentielle pour orienter l’utilisation des outils IA vers des tâches où ils apportent un bénéfice tangible. Cela inclut aussi l’identification des situations où l’utilisation de l’IA comporterait trop de risques, visant à établir un cadre qui encourage une adoption plus saine et structurée au sein des entreprises.

Le rôle des employés séniors dans l’adoption de l’IA

Fait intriguant, alors que les entreprises perçoivent souvent les managers séniors comme un frein à l’adoption de l’IA, l’étude révèle qu’ils sont en réalité des vecteurs potentiels de cette technologie. Grâce à leur expérience, ces employés sont capables d’évaluer plus efficacement les risques et de détecter les erreurs, ce qui pourrait en faire des alliés dans l’intégration de l’IA. Selon David Restrepo Amariles, la barrière à l’utilisation de l’IA pour ces employés ne découle pas de la peur du remplacement, mais bien d’inquiétudes concernant la fiabilité et la qualité des résultats obtenus.

Les attentes des jeunes professionnels face à l’IA

Avec un marché du travail en constante évolution, les jeunes professionnels ne cachent pas leurs préférences pour les entreprises qui intègrent des technologies d’IA. Par exemple, de jeunes avocats choisissent des cabinets qui exploitent ces outils, craignant de se retrouver assignés à des tâches peu valorisantes dans des structures qui n’en bénéficient pas. Les entreprises doivent donc s’adapter à ces nouvelles attentes pour attirer et conserver des talents. Cela peut aussi nécessiter des adaptations des mécanismes d’incitation à l’utilisation des outils d’intelligence artificielle.

Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter des articles comme celui-ci sur l’innovation dans la vidéo interactive grâce à l’IA, ou encore la lutte contre le harcèlement au travail via l’IA.

https://www.youtube.com/watch?v=wM8J9jN5Kks

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